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Fruits prétendus

Cette installation est composée de troncs d’arbres maintenus à l’horizontal par un système de béquilles métalliques. A leurs surfaces, la mousse verdoyante est alimentée artificiellement par un réseau de tuyaux qui, tel une perfusion médicale, suit le déploiement des branches depuis des aquariums remplis d’eau pour maintenir en vie le végétal.
Cet ensemble présente des céramiques fichées sur des branches : elles représentent des espèces potagères en pleine mutation, dont on reconnaît l’aspect de certains fruits et légumes traditionnellement présents sur nos étals toute l’année, tels que des courgettes, des concombres, maïs ou poivrons. Chaque assemblage en céramique propose une hybridation unique de ces fruits aux carnations multiples. La découpe nette de certains hybrides permet d’en découvrir l’intérieur : on y trouve, non pas le système organique du fruit mais un réseau de veines et de fluides corporels.
Symptomatiques d’une posture anthropocentrée où l’humain s’impose en maître incontesté du vivant, ces représentations maraîchères questionnent les limites de son pouvoir de domestication et de contrôle. Entre l’artifice de la céramique permettant d’exacerber les géométries et les couleurs, et l’organicité sinueuse des troncs et des mousses, ce travail invite à repenser l’idéologie computationnelle appliquée systématiquement par la société à son environnement.

A l’image des expériences de croisements et d’autres manipulations génétiques réalisées en laboratoire, l’installation guidera ainsi le visiteur au cœur d’une joyeuse nature biotechnologique à l’apparence à la fois inquiétante et séduisante.

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